Entre 1750 et 1775, le protestantisme en France et en Europe est en pleine effervescence. En France, malgré les persécutions, les protestants continuent de pratiquer leur foi en secret. Les assemblées clandestines se multiplient, souvent dans des lieux isolés pour échapper aux autorités. Les pasteurs itinérants jouent un rôle crucial en apportant les sacrements et en prêchant dans des conditions difficiles. Leur détermination et leur résilience sont impressionnantes.
Un événement marquant de cette période est l’affaire Calas. En 1761, Jean Calas, un marchand protestant de Toulouse, est accusé à tort d’avoir assassiné son fils Marc-Antoine, retrouvé pendu dans la maison familiale. La rumeur veut que Marc-Antoine ait voulu se convertir au catholicisme, ce qui aurait motivé son père à le tuer. Jean Calas est soumis à la torture, mais il n’avoue rien. Malgré l’absence de preuves, il est condamné à mort et exécuté en 1762.
L’affaire Calas attire l’attention de Voltaire, qui se lance dans une campagne pour réhabiliter la mémoire de Jean Calas. Voltaire publie son célèbre « Traité sur la tolérance » en 1763. Ce traité est une fervente défense de la tolérance religieuse et une critique virulente du fanatisme.
Voltaire utilise l’affaire Calas comme exemple pour démontrer les dangers de l’intolérance religieuse et plaide pour une société où les individus peuvent pratiquer leur foi librement et sans persécution. Il appelle à la justice, à la raison et à l’humanité, soulignant que la diversité des croyances ne devrait pas être une source de conflit, mais plutôt une richesse pour la société. Grâce à ses efforts, le jugement est cassé en 1764 et la famille Calas est réhabilitée en 1765.
En Allemagne, les Lumières influencent les courants théologiques, favorisant une approche plus rationnelle de la foi. Les universités protestantes deviennent des centres de pensée critique et de réforme religieuse. Les idées des Lumières se diffusent, et les protestants adoptent une vision plus éclairée et tolérante de la religion.
En Angleterre, le méthodisme, fondé par John Wesley, gagne en popularité. Ce mouvement prône une foi personnelle et une piété active, attirant de nombreux fidèles. Les méthodistes se distinguent par leur engagement social et leur volonté de transformer la société par des actions concrètes.
Les échanges entre les différentes communautés protestantes européennes se renforcent, malgré les tensions politiques et religieuses. Les idées circulent, les écrits se diffusent, et les protestants s’inspirent mutuellement pour maintenir leur identité et leur foi face aux défis de l’époque. Cette période est marquée par une incroyable vitalité et une volonté farouche de préserver et de transmettre la foi protestante.
En somme, entre 1750 et 1775, le protestantisme en France et en Europe est un véritable bouillonnement d’idées et de pratiques, porté par des hommes et des femmes déterminés à vivre leur foi malgré les obstacles. C’est une époque de transformation et de résilience, où la foi protestante se réinvente et se renforce.