Dans l’épisode 1 de cette série, nous avons vu la naissance du mouvement protestant et la réaction de l’Église catholique qui tente de rétablir son autorité en organisant notamment le concile de Trente de 1545 à 1563.
C’est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l’Église, c’est-à-dire une assemblée de tous les évêques du monde pour discuter des questions de foi et de discipline, pour
définir des résolutions et les soumettre au pape.
Mais quelles ont été ces résolutions ? Quels ont été les apports du concile de Trente pour l’Église catholique ? Voici quelques exemples :
- Sur le plan doctrinal, le concile de Trente confirme la doctrine catholique face aux thèses protestantes. Par exemple, il affirme que la Bible n’est pas la seule source de la révélation divine, mais qu’il faut aussi tenir compte de la tradition orale et de l’autorité du pape. Il confirme également qu’il y a sept sacrements, que le pain et le vin se transforment réellement en corps et sang du Christ lors de la messe (la transsubstantiation), que les saints et les reliques doivent être vénérés, et que les âmes doivent passer par le purgatoire avant d’aller au paradis.
- Sur le plan disciplinaire, le concile de Trente réforme la vie et la formation des clercs, pour éviter les scandales et les abus. Par exemple, il interdit la vente des indulgences, il impose le célibat des prêtres, il crée les séminaires diocésains, il renforce le rôle des évêques dans leurs diocèses, et il publie un catéchisme et un missel pour la messe.
Le concile de Trente a donc été un événement décisif pour l’Église catholique, qui permet de clarifier sa doctrine, de réformer sa discipline, de renforcer son unité et de lancer la Contre-Réforme, c’est-à-dire un mouvement de reconquête spirituelle face au protestantisme, avec l’aide d’ordres religieux comme les jésuites.
Une des conséquences est la guerre de Smalkalde (1546 – 1547) qui oppose les princes protestants de la Ligue de Smalkalde à l’empereur Charles Quint qui prendra fin avec la paix d’Augsbourg et la reconnaissance du principe « cuius regio, eius religio » : chaque prince peut choisir la religion de son territoire.
Ces deux guerres ont marqué l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe. Elles ont en effet contribué à la fragmentation politique et religieuse du Saint-Empire, à l’affirmation du protestantisme et à la montée du pouvoir des princes. Elles ont aussi préparé le terrain pour la guerre de Trente Ans, qui va ravager le continent au XVIIe siècle.
Malgré ces conflits ou peut-être en raison de ces conflits, le protestantisme s’étend dans le monde, grâce aux missions et aux migrations. Les protestants sont parmi les premiers à explorer et à coloniser le Nouveau Monde, où ils fondent des communautés basées sur la liberté religieuse. Ils contribuent aussi à la diffusion de la culture, de la science et de la démocratie.
Il marque ainsi l’histoire de l’Humanité, en apportant un souffle nouveau et une vision différente du christianisme.