Le pasteur Christian Baccuet a été élu président du Conseil national de l’Église protestante unie de France lors du Synode national qui s’est tenu à Sète du 29 mai au 1er juin 2025. Âgé de 61 ans, il succède à Emmanuelle Seyboldt, forte d’un mandat de huit années à cette même fonction.
Avec ses 34 années de ministère pastoral, Christian Baccuet n’est pas un inconnu dans les rangs de l’Église protestante unie. Né au sein de cette Église, qu’il dit aimer « pour sa fragilité, sa diversité et sa communion centrée sur le Christ », il a exercé son ministère dans plusieurs paroisses – de Nevers à Paris – et présidé la Commission des ministères. Docteur en théologie, il a consacré sa thèse à une question aussi exigeante qu’actuelle : Le ministère, nœud gordien de l’œcuménisme ? Un thème qu’il connaît bien, puisqu’il est membre du groupe œcuménique des Dombes depuis 2006.
Une présidence enracinée dans la collégialité
« La présidence du Conseil national n’est pas un pouvoir personnel », affirme-t-il. « C’est un ministère de veille, exercé avec bienveillance. » Car au cœur de ce Conseil national, élu par le Synode, siègent vingt personnes – à parité entre laïcs et pasteurs, femmes et hommes. Ensemble, ils sont chargés de veiller à la bonne marche de l’Église, à son unité, et à la mise en œuvre concrète de sa mission.
Christian Baccuet insiste : « Nous sommes une Église diverse, spirituellement, théologiquement, humainement. Le rôle du Conseil, et donc aussi de sa présidence, c’est de faire tenir ensemble cette diversité, dans la foi en Jésus-Christ. »
L’ÉPUdF, grain de sel dans la société
Loin d’une Église repliée sur elle-même, le nouveau président voit dans l’ÉPUdF un témoin actif dans la société. « Nous sommes une petite Église, un grain de sel. Mais ce grain a du goût. Il a quelque chose à dire, à partager, au nom de l’Évangile. » Pour lui, être protestant aujourd’hui, c’est aussi être citoyen. S’exprimer dans le débat public, agir pour la justice sociale, témoigner que « les petits, les exclus, les oubliés » ont toujours été au centre de l’attention de Dieu.
Il espère ainsi que l’Église continue de porter un message clair dans une société traversée de tensions : « Montrer qu’il est possible de vivre ensemble dans la diversité, en communion, c’est aussi un acte de foi et un acte politique. »
Une priorité : la mission et les ministères
Christian Baccuet inscrit sa présidence dans la continuité du travail engagé par le Synode depuis 2022 autour du thème « Mission de l’Église et ministères ». Il souhaite renforcer cette dynamique, la structurer davantage. Quelles fonctions, quels engagements, quels visages pour soutenir cette mission de témoignage dans le monde d’aujourd’hui ? La question est vaste, mais pour lui essentielle. « Il nous faut penser les ministères comme une réponse plurielle à un même appel : faire vivre l’Évangile. »
Œcuménisme et liens vivants
La préoccupation œcuménique n’est pas seulement académique chez Christian Baccuet. Elle est au cœur de sa vision d’Église. « Nous sommes en communion avec d’autres Églises. Il faut que cela ne reste pas une formule, mais que cela devienne réalité concrète, par l’échange, la coopération, le dialogue. » L’unité n’est jamais fusion, mais elle ne peut être réelle sans lien. Et ce lien, pour lui, passe aussi par la vigilance face aux fractures internes – racisme, intolérance, abus – que l’Église ne peut ignorer.
Source article : https://rp.epudf.org/actualites/actualite-de-l-eglise/christian-baccuet-nouveau-president-du-conseil-national-de-lepudf/